Unité pour le retrait de l'arrêté Licence !

Publié le par Permanence nationale de l'AJR

DES MAINTENANT :

UNITE PERSONNELS-ETUDIANTS

POUR LE RETRAIT DE L'ARRETE LICENCE!

 

Le 12 juillet dernier, le Conseil National de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche (CNESER) a adopté l'arrêté Licence présenté par Laurent Wauquiez, nouveau ministre de l'Enseignement Supérieur. Cet arrêté aggrave les mesures déjà mises en oeuvre par V. Pécresse en 2007 (plan licence, application du LMD et  du Processus de Bologne) Pour le ministère, avoir  liquidé plus de la moitié des enseignements disciplinaires n'est pas suffisant, il faut aller plus loin.

 

Mesure phare, l'arrêté prévoit la généralisation du « pluridisciplinaire ». Derrière l'argumentaire « pédagogique », le vrai motif c'est la réduction des déficits publics : fusions de filières, pertes d'heures de cours, suppressions de postes d'enseignants. L'exemple choisit par le ministère : une 3e année de licence « mathématiques-physique-chimie-lettres-droit-langues »!

En échange les modules de « professionnalisation » sont généralisés : les étudiants apprendront à faire leur « bilan de compétences », à rechercher un emploi, rédiger des CV, passer un semestre entier en stage ...

L'arrêté inscrit l'obligation d'intégrer les patrons locaux dans la définition de « référentiels de compétences » (savoir mener un entretien en anglais, savoir organiser une réunion,...) à la place de programmes disciplinaires.

C'est une violation de la mission des enseignants et du monopole de l'Etat des diplômes. C'est la destruction organisée des connaissances et de leur transmission.

Pourtant, le 12 juillet, les représentants des organisations syndicales de personnels ont boycotté le CNESER. La majorité d'entre elles n'a pas voté pour cet arrêté (26 pour, 20 contre, 14 abstentions).. Alors qu'est-ce qui a permis à Wauquiez de faire passer cet arrêté ?

 

L'arrêté licence est passé grâce à un vote commun MINISTERE - MEDEF – UNEF (derrière lesquelles les autres représentants étudiants se sont alignés). La direction de l'UNEF a conditionné son soutien au ministre par une série d'amendements prétendument favorables aux  étudiants.  Qu'en est-il ?

- Compensation de toutes les notes : c'est le système du « tout compense tout », une note de philo compensée par un cours de CV. C'est l'interdiction pour une discipline d'avoir un coefficient « trop important »

- validation de plusieurs disciplines par bloc sur la base de « compétences acquises » : ce sont les revendications du MEDEF et de son référentiel!

 

Derrière le vernis démagogique de ces « nouveaux droits pour les étudiants » (communiqué UNEF du 13 juillet), la direction de l'UNEF a en fait négocié l'aggravation des dispositions de l'arrêté licence. Elle se félicite aussi d'une augmentation du volume horaire du cycle (1500 au lieu de 1200 environ actuellent). C'est un tour de passe-passe : ces heures peuvent aussi bien être utilisées pour un stage ou un bilan de compétences que pour un CM délivré par un enseignant-chercheur.

           

Alors que les enseignants d'IUT et de BTS ont, par leur mobilisation, réussi à faire reculer le ministre qui voulait fondre ces diplômes dans le cycle licence pour détruire les réglementations auxquelles doit se plier le patronat,

           

Alors que dans certaines universités, au côté des étudiants, les militants UNEF, FAGE,... combattent les conséquences du LMD et de la LRU,

 

La direction de l'UNEF donne son soutien au MEDEF !

           

Comment comprendre ?

           

 Cela confirme les dernières positions de l'UNEF qui considère que ce « ne sont plus aux étudiants de s'adapter à une université archaïque » (communiqué du ?) mais à l'université de se liquider en  « individualisant» les diplômes. C'est exactement ce que mettent en place la LRU et l'arrêté licence, qui transforment l'université en pôle emploi et organisent une déqualification en masse de la jeunesse sous couvert de professionnalisation.

           

Les étudiants ont-ils besoin d'une organisation qui défendent les intérêts du ministre et du patronat ou qui  les aide à défendre leur droit à un vrai diplôme national, reconnu dans le droit du travail ?

 

Alors que dans toute l'Europe, les peuples et la jeunesse se dressent contre les mesures d'austérité imposées par les gouvernements sous la pression de la Troika (FMI, Union Européenne et BCE), nous militants de l'AJR, pensons que le rôle d'une organisation syndicale étudiante est d'aider la jeunesse à s'organiser autour de ses revendications à elle!

           

L'AJR condamne fermement la position de la direction de l'UNEF. Ces amendements et cet arrêté ne sont en rien de « nouveaux droits » mais s'opposent frontalement aux droits des étudiants et de la jeunesse.

           

Dès maintenant, l'AJR appelle à l'UNITE étudiants et personnels pour le retrait immédiat de l'arrêté licence 2011.

Publié dans Université

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