Rien ne peut justifier une intervention américaine en Libye

Publié le par Permanence nationale de l'AJR

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Note sur la situation politique – 06/03/11

 

Depuis qu’elle a éclaté, les « spécialistes du moyen orient » ne cessaient d’affirmer que la révolution en Tunisie était achevée. Après le départ de Ben Ali, tout allait rentrer dans l’ordre, puisqu’il ne s’agissait que d’une « révolution démocratique ».

Sauf que ce n’est pas pour renverser une tête, mais tout un système que les Tunisiens font leur révolution. Et c’est pourquoi par centaines de milliers ils ont manifesté pour que le RCD, le parti de Ben Ali, et Ghannouchi, l’ancien ami du dictateur, dégagent, eux aussi.

Aujourd’hui, Ghannouchi a démissionné. Et alors que tous voulaient étouffer la révolution dans le cadre des élections présidentielles, le nouveau gouvernement a été contraint de convoquer des élections pour une assemblée constituante. Non, décidément, la révolution en Tunisie, comme en Egypte, n’est pas finie.

 

Rien ne justifie une intervention américaine en Libye

 

La révolution a éclaté en Libye, mais Kadhafi est prêt à la réprimer dans le sang. Pourtant, chaque jour un peu plus, les « rebelles », c'est-à-dire le peuple faisant sa révolution, gagnent du terrain.

Mais la « communauté internationale » est en émoi : Obama se prépare à intervenir en Libye pour « arrêter le massacre ». Soyons clairs : on ne peut être que du côté du peuple qui mène sa révolution en Libye, on ne peut condamner que la répression de Kadhafi. Mais rien ne justifie l’intervention, américaine ou de l’ONU, en Libye. Cette intervention n’aurait qu’un seul objectif, qu’une seule conséquence : l’étouffement de la révolution, l’établissement par les américains d’un gouvernement qui leur serait soumis.

Ceux qui en appellent à l’intervention de l’Union européenne, de l’ONU ou des américains en Libye, comme en Tunisie et en Egypte, se positionnent clairement contre le mouvement révolutionnaire de ces peuples : vive la révolution en Libye, à bas la répression ! Rien ne justifie une intervention étrangère en Libye !

 

Les ingrédients de la révolte

 

En France, secteur par secteur, le gouvernement est confronté à la mobilisation contre sa politique. Les juges, la Sécurité sociale, les hôpitaux… Depuis trois semaines ce sont les enseignants qui se mobilisent avec leurs syndicats contre les 16 000 suppressions de postes. Ils vont par centaines en délégation, parfois accompagnés des lycéens.

Et aujourd’hui la question qui est posée, c’est celle de la grève des profs et des lycéens, dans l’unité, en direction du Ministère pour qu’il annule toutes les suppressions de postes, dans tous les lycées.

 

A l’université, l’Unef se félicite que le gouvernement veuille aller plus loin sur le plan Licence : il faut plus de pluridisciplinarité (donc la fusion des UFR etc.), plus de professionnalisation (donc plus de stages etc.)… Mais quand on leur en donne l’occasion, les étudiants sont prêts à se mobiliser contre la privatisation des universités et ses conséquences les plus concrètes et les plus dramatiques : des étudiants partent en délégation à la Sorbonne pour demander des explications sur les partiels qui se sont déroulés dans des conditions désastreuses ; à Lyon des centaines d’étudiants prennent position, amphi par amphi, contre la fusion des UFR.

 

L’AJR, son activité, son journal

 

Dans ces conditions, la place que peuvent être amenés à occuper les militants de l’AJR est importante. En partant de la moindre revendication, l’AJR peut aider les étudiants à s’organiser, à batailler, à gagner. L’AJR ne mène pas ce combat toute seule : elle le mène avec les étudiants, en aidant leur mobilisation.

Au lycée, l’AJR a tout intérêt à aller au contact des lycéens pour les organiser à se mobiliser dans l’unité avec leurs profs. Tout est réuni pour qu’un tel déferlement arrive dans les prochaines semaines : cela ne veut pas dire qu’il interviendra forcément, mais nous pouvons aider à ce qu’il se produise.

 

Les militants de l’AJR, tous les jeunes, ont d’ailleurs un journal à leur disposition, un journal qui leur donne des éléments pour comprendre ce qui se passe de Tunis à la réforme dans les lycées, de la privatisation des universités en France à la révolte des étudiants anglais. Un journal qui les aide à combattre. Ce journal c’est le Révolution n°13.

Un jeune qui lit Révolution, c’est un jeune qui peut découvrir les positions de l’AJR. Un jeune qui discute de Révolution avec un militant de l’AJR, c’est un jeune à qui l’on peut proposer de se battre avec l’AJR, de rejoindre ses rangs.

Tout se concentre là : combien de jeunes organise-t-on dans la bataille sur les revendications, combien de jeunes s’inscrivent au camp d’été de l’AJR (26-29 août), combien de jeunes prennent leur carte à l’AJR. Donc combien de Révolution vendons-nous.

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