Tout est possible

Publié le par Permanence nationale de l'AJR

Note sur la situation politique – 16 janvier 2011

 

 

Ce début d’année 2011 est sans aucun doute marqué par un événement majeur : le soulèvement du peuple tunisien et en premier lieu de sa jeunesse.

 

Mi décembre, un jeune diplômé, au chômage et désespéré, se suicide. Il devient alors le symbole d’une génération qui ressent tous les désastres d’une politique de privatisation mise en œuvre par Ben Ali depuis 20 ans. Une génération où le chômage pousse même les jeunes diplômés à vendre des fruits à la sauvette sur le trottoir pour survivre. Et la colère monte dans toute la population tunisienne : malgré les interdits, malgré les tirs à balles réelles de la part de la police sur les manifestants, les tunisiens descendent dans les rues au cri de « Du pain, de l’eau, dehors Ben Ali ! ». Et aujourd’hui Ben Ali a fuit.

 

« Tout doit rentrer dans l’ordre ! »

 

Pour la majorité des gouvernements, des politiques de droite comme de gauche, des commentateurs, un même discours : « il ne s’agissait que de manifestations anti-Ben Ali, maintenant la démocratie est revenue, tout doit rentrer dans l’ordre ». Alors ils en appellent aux partis d’opposition tunisiens pour qu’ils forment un gouvernement d’union nationale avec les membres du gouvernement de… Ben Ali. Comme si la démocratie était revenue du simple fait que Ben Ali a fuit : pourtant les militaires ont bouclé la ville de Tunis. Mais peu importe pour l’impérialisme américain, pour les gouvernements européens : il faut à tout prix préserver les institutions, et surtout préserver l’accord de libre échange entre la Tunisie et l’Union européenne qui doit entrer en vigueur cette année.

 

Tout est possible

 

Sauf qu’une question reste posée : maintenant que Ben Ali est parti, qui va donner « du pain et de l’eau », qui va donner un vrai travail et un vrai salaire aux jeunes, qui va lutter contre la précarité dans laquelle toute une génération est plongée ?

La Tunisie est engagée dans un processus révolutionnaire, dont on ne peut connaître l’issue : peut-être arriveront-ils à imposer l’union nationale pour stopper ce processus, peut-être n’y arriveront-ils pas et alors tout est possible. Parce que les enjeux sont majeurs, avec la Tunisie c’est tout le Maghreb qui risque de s’enflammer ; parce que le soulèvement tunisien est un formidable exemple pour tous les peuples du monde.

 

Ouvrons la discussion dans la jeunesse

 

Et justement, parce que ce qui se passe en Tunisie concerne la jeunesse du monde entier, l’AJR a tout intérêt à organiser des réunions sur les universités, des réunions publiques partout, pour ouvrir le débat. Parce que ceux qui en France, appellent aujourd’hui à un gouvernement d’union nationale pour bloquer la révolution en Tunisie, ce sont les mêmes qui ont bloqué le mouvement sur les retraites, se taisent sur les réformes à l’université, accompagnent les fusions des filières et la réforme des lycées etc.

L’AJR est une organisation internationaliste avant tout parce qu’elle considère que les problèmes auxquels sont confrontés les jeunes partout dans le monde sont des problèmes communs, même si ils prennent une forme différente selon les pays. L’AJR est une organisation internationaliste parce qu’elle considère que se battre pour lever ces obstacles à la lutte de la jeunesse dans un pays, c’est aider la jeunesse en lutte partout dans le monde.

Pour aider à mener le débat dans la jeunesse, les militants de l’AJR ont à disposition le Révolution n°12 et le Bulletin international des jeunes qui vient de sortir.

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